A l’heure où notre société est de plus en plus ouverte d’esprit et de plus en plus adepte de nouvelles créations, le design thinking apparaît comme un outil idéal pour créer de la valeur ajoutée au sein des entreprises. Simple concept vendeur ou réelle plus-value pour les entreprises en quête de perpétuel développement face à la concurrence ? Nous allons décrypter en détail cette méthode dans la suite de cet article.
Présentation du concept
Le design thinking est un concept né dans les années 80 issu de nouvelles méthodes de travail. C’est une méthode d’innovation collaborative et ouverte sur l’extérieur qui consiste à s’inspirer du mode de pensée des designers pour innover dans tous les domaines. C’est une approche où tout est concentré vers l’action, la mise en œuvre opérationnelle et le test des idées.
L’esprit design grandit depuis 30 ans, de plus en plus d’organisations et d’entreprises s’ouvrent à l’innovation, aux univers de la créativité, de la culture design ou des méthodes agiles. Par conséquence, en France, le phénomène s’accroît surtout à partir des années 2000. Le succès du Design thinking s’explique également par les différentes évolutions que nos sociétés connaissent, notamment des sociétés tournées vers l’expérience.
Le design thinking s’articule autour de trois grands piliers : La faisabilité opérationnelle, La viabilité business et l’attractivité pour les humains.
Ainsi, le point de départ est l’humain puis s’ensuivent des phases successives d’itérations s’appuyant sur le prototypage rapide et les tests.
Les étapes de la démarche design thinking
La démarche Design Thinking se décompose en 5 grandes phases :
La compréhension (L’empathie) :
Pour commencer, la première étape du processus de réflexion sur la conception vous permet d’acquérir une compréhension empathique du problème que vous essayez de résoudre, généralement par le biais de la recherche d’utilisateurs. En effet, l’empathie est cruciale pour un processus de conception centré sur l’humain comme la pensée de conception, car elle vous permet de mettre de côté vos propres hypothèses sur le monde et d’avoir un aperçu réel des utilisateurs et de leurs besoins.
L’analyse (Définition) :
Durant cette phase, il s’agit d’accumuler les informations que vous avez créées et collectées lors de la première étape. En analysant les données et observations de la phase 1, l’enjeu est ensuite de synthétiser les principaux problèmes identifiés par le groupe projet pour sélectionner ceux qui seront les plus importants. En parallèle, il faut toujours chercher à définir une problématique centrée sur l’Homme et l’utilisateur car c’est la 1ère étape de la démarche comme dit précédemment.
Idéation :
Ensuite, une fois le contexte compris et les problématiques relevées, les bases sont solides pour entamer la phase 3 : la phase de création d’idées. Durant cette phase, on peut commencer à « sortir des sentiers battus », rechercher des moyens alternatifs pour voir le problème et identifier des solutions innovantes à l’énoncé du problème que vous avez créé.
Face aux attentes des utilisateurs finaux, il s’agit de plus en plus d’appliquer le principe de simplexité : c’est-à-dire de proposer des produits ou des services de plus en plus compliqués à ses clients, tout en maintenant pour eux une grande simplicité d’usage.
Également, pour améliorer la création d’idée, il est important de mettre en place l’environnement adéquat à l’innovation. En effet, les lieux banals créent des idées banales.
Par ailleurs, la phase de création d’idée peut être éternelle. A une certaine étape on peut continuer à diverger sur une étendue d’idée à l’infini, ou alors converger et se concentrer sur certaines des idées les plus pertinentes en vue de la phase suivante : la phase de prototypage.
Prototypage :
Puis vient le prototypage. Cette étape a pour but d’identifier la meilleure solution possible en matérialisant l’idée retenue lors de la phase précédente. (Schémas / croquis / maquette …). Durant cette phase il faudra créer des versions low-cost du produit final avec les principales fonctionnalités afin de pouvoir donner un 1er avis et se rendre compte de la pertinence de l’idée. Il est très important de matérialiser l’idée, avec du carton, par le biais des imprimantes 3D, ou par une version test bêta dans le cas d’une application. C’est une première étape idéale pour se rendre compte des améliorations à apporter au produit ou au service. Cela facilite également la prise de décision et augmente l’imagination de l’équipe projet autour de l’idée.
On peut également proposer des scénarios pour stimuler le déroulement d’un parcours client. Cela permet de voir de suite si notre produit/service est adapté au besoin client et de rectifier le tir dans le cas contraire.
Test :
Pour finir, les meilleures solutions identifiées lors de la phase précédente de prototypage vont être mise à l’épreuve. L’idée va donc être testée et confrontée aux tests (mécaniques, informatiques, etc…). Les résultats qui vont découler de cette phase vont permettre de voir si l’on a besoin d’améliorer le produit, et si oui à quelle phase devons-nous repartir pour ajouter par exemple une nouvelle fonctionnalité. Ce processus est toujours en lien avec le besoin utilisateur. Le fonctionnement du design thinking étant une succession d’itération, il est commun de revenir aux étapes précédentes après avoir tester une première fois l’idée.
La phase de test est le moment de continuer à créer de nouvelles idées pour améliorer chaque version. De sorte que la dernière version doit être la plus aboutie. Ce sera celle qui sera le fruit de toutes les remises en question de la part de l’équipe projet et qui fera l’unanimité.
Comment mettre en place le design thinking dans le monde industriel ?
Partant des étapes décrites successivement, toute la démarche design thinking est applicable au monde industriel. Une grande partie de la réussite réside dans l’interaction service support / atelier. Si l’opérateur n’accroche pas et ne fait pas partie intégrante du projet, le projet aura de forte chance d’échouer peu importe la qualité du résultat. Tim BROWN, artisan du développement de la pensée design disait : « toute expérience aboutie nécessite la participation active du client ». Nous y sommes totalement, le client étant l’opérateur et donc l’utilisateur final.
Étape 1 :
En constituant l’équipe transverse d’un projet industriel mené dans l’esprit design thinking, il faut intégrer la partie opérationnelle. De plus, ce sont les opérateurs qui connaissent le mieux les problématiques du quotidien, et surtout ce sont eux qui vont être au cœur de l’utilisation des outils, aménagements, prototypes mis en place dans l’atelier. En fonctionnant de cette manière, l’intérêt pour le projet est également de manager le changement plus facilement : un opérateur qui soumet une idée qui est appliquée va être moteur dans l’accompagnement du changement au sein l’atelier.
Étape 2 :
Pour illustrer en prenant des cas concrets de mise en place dans le monde industriel, je citerais l’informatisation des process en atelier, par exemple avec Excel et ses opportunités via VBA et les macros. En fonctionnant sur la méthode du Test & Learn, on va découvrir à chaque nouvelle phase de test des options, des éléments à ajouter auxquels le groupe projet n’avait pas pensé. En effectuant ces tests de manière progressive, on se donne les moyens de faire évoluer rapidement avec des mises en pratique l’outil d’informatisation que l’on veut mettre en place.
Étape 3 :
Enfin, pour prendre un deuxième cas concret, je vais citer le cas du prototypage d’un outil. Dans ce cas-là, en appliquant les concepts design thinking, on passera par les phases du prototypage avec du carton par exemple ou bien avec les nouveaux moyens comme l’utilisation de l’imprimante 3D pour donner forme à une idée abstraite avant de la déployer. Ainsi, modéliser un prototype réel permet de se rendre compte des fonctionnalités du produit finalement inutiles, ou bien celles que l’on a oublié. La manipulation des objets permet de se questionner sur le besoin utilisateur en situation réelle. Evidemment, rappelons-nous que c’est cette prise en compte de l’expérience utilisateur qui nous importe pour beaucoup dans cette démarche de Design thinking.
Aujourd’hui les plus grands groupes mondiaux ont adopté cette méthode : SAP, Auchan, Nintendo, Apple, Saint-Gobain…. Toutes ces entreprises de secteurs différents ont emboité le pas. Alors pourquoi pas vous ?
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Rédigé par Samuel PEDEAU, diplômé ICAM, Consultant Baldwin Partners
Sources :
http://michelsaloffcoste.blogspot.com/2016/06/lhistoire-du-design-thinking.html
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01563392/document
https://fr.wikipedia.org/wiki/Simplexit%C3%A9
https://www.lescahiersdelinnovation.com/vers-la-mort-du-design-thinking/#note-477-4
https://www.interaction-design.org/literature/topics/design-thinking